Temps interférentiel dans la photographie Dans les flèches du temps, nous nous retrouvons, comme Dante, devant une forêt obscure. Et si les images photographiques, loin d'être un temps linéaire, n'étaient que du temps morcelé Chaque parcelle de vue est l'entrée d'un labyrinthe qui ...Temps interférentiel dans la photographie Dans les flèches du temps, nous nous retrouvons, comme Dante, devant une forêt obscure. Et si les images photographiques, loin d'être un temps linéaire, n'étaient que du temps morcelé Chaque parcelle de vue est l'entrée d'un labyrinthe qui nous épuise dans un autre temps, celui d'êtres radicalement différents et pourtant imbriqués à nous, où nous nous colorons au passage, nous imprégnant de leur temporalité intime.
Il ne suffit pas d'être, comme une sphère renfermant une essence, fût-elle multiple, il faut encore avoir parcouru jusqu'au vertige tous ces avoirs-été. Si s'élide le corps de l'autre, s'élide aussi mon corps son propre temps. Car je suis adjoint de tous ces multiples instants propices qui viennent aux êtres hors de ma propre substance.
Je serai toujours sur un pont suspendu entre des instants qui ne m'appartiennent, sinon transitoirement. La photographie n'est que l'impossible collection de ces instants décollés de mon réel, pour qui sait y voir.